XXXIV

Quelque part en Europe, un convoi de mercenaires, mené par le général Stonson, voyage de ville en ville pour survivre. La tâche est difficile, au milieu d'une nouvelle ère glaciaire et en l'absence de structures étatiques. Elles ont disparu, effacées par des mouvements de population et l'affaiblissement continu des armées. Depuis, de nombreuses villes se sont éteintes, coupées de leurs ressources, et d'autres sont apparues. Pour pallier au manque de ressources industrielles hors des grands centres, l'esclavage a été rétabli dans sa forme institutionnelle et fournit la plupart des services. Les esclaves se répartissent en spécialisations, indiquées par un tatouage ou autre marquage visible qui leur confèrent une plus ou moins grande valeur. Ils sont parfois associés à un animal qui représente leur fonction : une louve, un tigre... Les pillages sont fréquents. Heureusement le général, de par sa longue expérience, parvient à mener son groupe vers les derniers centres un tant soit peu sûrs. Il vient de faire l'acquisition d'un « tigre » parfaitement atypique : une jeune femme, fluette et mal nourrie, dont on lui assure qu'elle vaut une fortune sur le marché des arènes et qui porte un tatouage de tigre sur la nuque. N'y croyant pas, il prévoit de la reconvertir.