L’indépendance de la justice au Maroc

Afin de jauger le degré de liberté dans un pays, les constitutionnalistes usent de la théorie de la séparation des pouvoirs . Traditionnellement considérée comme « arme de guerre contre le pouvoir omnipotent », la théorie aurait été érigée par Montesquieu dans son ouvrage « l'esprit des lois » dans lequel il souligne qu': « Il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Aujourd'hui, la séparation des pouvoirs est un principe d'organisation politique selon lequel la même autorité ne doit pas exercer toutes les fonctions étatiques. Tout état démocratique doit nécessairement prévoir dans sa constitution trois pouvoirs séparés, que ce le soit d'une manière souple (on parle alors d'un régime parlementaire ou de collaboration des pouvoirs ) ou rigide (on parle du régime présidentiel comme celui des USA fondé sur les checks and balances). Tout ce qui s'éloignerait de ces deux types de régimes est considéré « autoritaire » ou « totalitaire ». La séparation des pouvoirs suppose la combinaison de deux règles : la spécialisation et l'indépendance. Cette séparation crée une expectative : pouvoir identifier à côté d'un pouvoir législatif et d'un pouvoir exécutif un pouvoir judiciaire ou juridictionnel. Les fins recherchées par cette séparation des pouvoirs sont présentées au moyen de concepts vagues et consensuels, tels la démocratie, l'Etat de droit et la protection des libertés et des droits. Il signifie qu'un organe, un ensemble d'organes spécialisés et indépendants dans l'exercice de la fonction de juger existe à côté d'un pouvoir législatif et d'un pouvoir exécutif ....