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Genre : Récits
La Serre, échange épistolaire fictif, entre une héroïne, Mme de Rênal et son auteur Stendhal. Entre eux, tout n'a pas été dit. " Ni vous séduire, ni vous déplaire. Votre dévouée M. " " Ma chère créature,...
 
Résumé
La Serre, échange épistolaire fictif, entre une héroïne, Mme de Rênal et son auteur Stendhal. Entre eux, tout n'a pas été dit. " Ni vous séduire, ni vous déplaire. Votre dévouée M. " " Ma chère créature, permettez que je vous nomme ainsi, car il me semble alors que vous m'appartenez encore. HB " Exercice jubilatoire entre Sylvie Koest et Geneviève Boyer. Photo de couverture B. Koest
 
Informations techniques
Nombres de pages : 40
ISBN : 979-10-227-0482-3Bookelis

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LA SERRE

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Commentaires (2)
08/01/2016

La Serre" de Sylvie Kœst et G. Boyer.

Même emmurée, Madame de Rénal bouge encore. C’est qu’il faudrait bien d’autres pierres pour enterrer cette qui a brûlé les yeux et la gorge de celui qui croyait l’avoir conquise. Julien est mort, coupable et coupé, sa tête est partie avec une autre qui a su la ravir au bon moment mais il y a « le Créateur », celui qui profita de la longévité de ses créatures pour s’offrir, lui, une éternité provisoire. Dommage qu’il soit devenu si vieux dans sa tête et son corps alors que celle qu’il créa est restée toujours aussi amoureuse et sensible, sensuelle et folle plus que jamais.
C’est que Madame de Rénal n’est pas morte vraiment, elle fut l’objet d’une assomption sans ascension, d’une résurrection sans au-delà. Son corps reste glorieux, imputrescible, toujours jeune et toujours désirable… Elle déjeune au passe-plat et reçoit d’indiscrètes missives.
Lequel des deux est le plus emmuré ? Celle que la « Serre » enferma ou celui qui se laissa enserrer dans ses livres ?
Cette lecture ouvre comme une porte, elle trace un sillon improbable entre des temps incompatibles, entre des passés douteux et des présents fort incertains. Mais on « suit » cette aventure entre un père et sa fille, entre un Dieu et une mortelle, entre celle qui fut sans esprit et presque sans pensée et celui qui eut la grâce et la bonté d’envisager qu’elle pût devenir enfin femme libre, même entre quatre murs.
Merci de ces lettres au style délicieusement suranné mais à la présence captivante.

Alain Nouvel

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19/12/2015

J’ai lu tout de suite La Serre.

Curieux ouvrage, jubilatoire comme l’indique la quatrième de couverture, et c’est vrai.

Il tient du bijou : un joyau serti, secret et visible à la fois, coloré et caché, muet et étouffant de promesses attendues. Bref, il est précieux car plein de passion et avide (j’allais écrire : acide) de déception certaine.
La prose coule, légère et odorante, sensuelle et pleine.
Cette Mme de Rênal est magnifique, exigeante et, avec Stendhal comme avec Julien, court à sa perte. Cette sortie qu’elle espère alors que la chambre est ouverte, cette assurance qu’elle saura y faire, pourvu qu’on lui fournisse une robe et une ombrelle, cette stupéfaction lorsqu’elle tombe sur une manifestation encadrée de CRS, ce retour effrayé, fuite devant l’impossible, et cette façon, enfin, de le prendre de haut : « Je rêvais d’un destin et vous m’offrez des noix », ou plutôt de haut dans la désespérance : « Vous ressemblez à Monsieur de Rênal », qui chute comme une tête sous la lame.
Stendhal, enfin, tire la morale de l’histoire : « Vous rêviez d’un destin, dites-vous ? (…) Je vous rendais ce qui vous appartenait : VOUS », avant de conclure d’un souverain : « Ne me décevez pas », que sa lucidité tempère aussitôt : « Je vous ai trop déçue ».

J’ai adoré la façon dont sont datées les lettres : « Très, très longtemps après », « Presque maintenant », « À l’heure qu’il vous plaira »…

Ensuite, viennent les questions que le lecteur, traditionnellement, se pose lorsqu’il voit deux noms d’auteur : qui a écrit quoi ? Est-ce que l’une a rédigé les lettres de Madame de Rênal, l’autre celles de Beyle ? Est-ce que les lettres ont été pensées en commun ? Est-ce que les rôles ont été intervertis au cours de la rédaction ? Est-ce que l’ensemble a été relu à deux ? Qui a eu l’idée première ? Tout cela, il est vrai, le lecteur n’a pas à le savoir.

Il lui suffit d’apprécier.


Jacques.

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