Le Saigneur des Agneaux

"Quand le Vieux a décidé de faire valoir ses droits à l'amortissement quotidien de sa carte de pêche, on se doutait un peu que le bon temps s'en allait avec lui. On avait largement sous-estimé l'ampleur du désastre ! Son remplaçant, tête d'ampoule ambitieux, féru d'informatique et de nouvelles technologies, a brutalement décidé que ça ne bougeait pas assez dans son précédent poste. Du coup, quand une brave femme s'est bêtement fait découper en soixante-et-un petits morceaux par un vrai méchant, ça l'a tout émoustillé, notre nouveau commissaire... Il s'est dit, comme ça, qu'on allait chasser du tueur en série, rien que ça ! Et ça a sonné la fin de la récré pour la brigade... Ce roman marie toutes les caractéristiques d'un polar classique : des meurtres, la vie quotidienne d'une brigade de police criminelle lancée dans la poursuite d'un hypothétique tueur en série, du suspens, des rebondissements... avec les éléments du registre parodique, offrant une galerie de personnages hauts en couleur, de situations improbables, d'anecdotes cocasses, au long d'un récit écrit à la première personne par un commandant de police, râleur patenté bousculé dans son petit confort par un nouveau commissaire exigeant. Qui, de l'ambitieux commissaire féru de technologies nouvelles, ou du vieux flic habitué à retourner le terrain s'en sortira le mieux ? L'auteur, orphelin de Frédéric Dard, amateur de Georges Fourest et de Boris Vian, entre autres, s'amuse avec la langue française pour matière première, n'hésitant pas, au besoin, à bousculer un peu la vraisemblance au profit de l'amusement. Sa plus grande ambition, la seule, peut-être, c'est de réussir à mettre en branle les zygomatiques de ses concitoyens, engourdis par un quotidien souvent gris.