Debout les Morts

Comme toutes les communes de France, le village héraultais de Fontès a payé un lourd tribut à la Grande-Guerre. Vingt-neuf noms sont inscrits sur le Livre d'Or déposé aux Archives Nationales et même trente-sept sont gravés sur le monument aux morts, la municipalité ayant tenu à joindre dans le souvenir des frères ou des époux n'habitant pas sur la communes. Plus d'un homme mobilisé sur dix n'a pas survécu au conflit, alors le plus meurtrier de tous les temps. Chacun des noms, égrenés chaque 11 novembre par les enfants des écoles, porte une histoire, celle de l'instant ultime où la vie a quitté ce soldat. Fauchés par la mitraille au cours d'un assaut, écrasés dans une tranché par l'implacable canonnade, morts des suites de leurs blessures ou de maladie dans des hôpitaux loin du front : il fallait humaniser ces morts, qu'ils ne soient pas seulement connus pour avoir péri. C'est la tâche à laquelle Josyane et Jean-Louis Bessière se sont attelés, en explorant les archives militaires.