LES VALETS DE COEUR DE LA GROSSE BABET

Les marionnettes du Luxembourg - II

Nouveau produit

Genre : Histoire
Ce deuxième volet de la suite des « marionnettes du Luxembourg » évoque une des plus pittoresques « locataires » du Palais : la duchesse de Berry, dite Joufflotte, dite La Grosse Babet, fille du Régent Philippe d'Orléans, mariée à quinze ans, veuve à dix-neuf, morte à vingt-trois après une vie dont l'Histoire retient surtout qu'elle fut de débauche et de scandale. Après les dernières...
 
Résumé
Ce deuxième volet de la suite des « marionnettes du Luxembourg » évoque une des plus pittoresques « locataires » du Palais : la duchesse de Berry, dite Joufflotte, dite La Grosse Babet, fille du Régent Philippe d'Orléans, mariée à quinze ans, veuve à dix-neuf, morte à vingt-trois après une vie dont l'Histoire retient surtout qu'elle fut de débauche et de scandale. Après les dernières années sinistres du règne de Louis XIV et de la Maintenon, les années de la Régence ont été les années les plus folles de l'Ancien Régime, et les amours de Babet, comme son orgueil démesuré, sont exemplaires du délire d'arrogance et de jouissance d'une noblesse de cour, qui, perdant toute mesure et toute raison, s'est précipitée elle-même sur la pente de l'échafaud.
 
Informations techniques
Nombres de pages : 156
ISBN : 979-10-359-8777-0Bookelis

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LES VALETS DE COEUR DE LA GROSSE BABET

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Commentaires (2)
26/01/2023

Une pochade assez floue et éloignée de l'histoire du Palais du

Certes comme le précise l’auteur il ne s’agit que d’une « pochade » et non d’un livre d’histoire ou d’un romand historique. Je suis cependant surpris par le caractère très fragmentaire du texte et le flou total de son contenu historique que pour la relative pauvreté des dialogues. L’auteur serait un fin connaisseur de « tous les secrets du Palais du Luxembourg » mais curieusement, ce Palais est tout à fait absent de cette fiction, dont seules les grilles du jardin sont citées. La fermeture des jardins du Luxembourg citée dans le texte et attribuée aux caprices de la duchesse de Berry se produit en mai 1716, donc quelques mois après l’installation de la princesse au Luxembourg, pas en 1718-1719. Et c’est après ses couches scandaleuses au Luxembourg que la duchesse fait rouvrir les jardins au public en avril 1719, dans l’espoir de se rendre moins impopulaire. On sait pourquoi la princesse fait fermer les jardins : elle aime se promener incognito dans les allées et bosquets du jardin, y trouvant parfois l’un ou l’autre amant d’occasion, mais une de ces promenades se termine mal : un soir la provocante Joufflotte manque de se faire culbuter par toute une bande de clercs de procureurs qui la prennent elle et deux de ses dames (la Mouchy et Mme d’Arpajon) pour des filles de joie à en juger par leurs propos très lestes. Le plus entreprenant de ces galants a vite fait de trousser la provocante princesse et se presse de la besogner alors que ses compagnons s’apprêtent déjà à lui succéder. Affolées, les compagnes de la princesse appellent la garde dont l’arrivée rapide force les jeunes gens à prendre la fuite avant d’avoir pu assouvir leurs désirs. C’est suite à cette mésaventure mortifiante que la Berry fait fermer les grilles des jardins du Luxembourg.

Martial déclare s’être plongé dans les Mémoires de Saint-Simon. Ce mémorialiste décrit avec beaucoup d’ironie le scandale des couches de la duchesse de Berry au Luxembourg fin mars 1719. De cette « tragi-comédie » Martial ne retient que le conflit entre la princesse et le curé de Saint-Sulpice. Ceux qui ont lu Saint-Simon savent que Languet n’a pas l’occasion d’informer en personne la princesse en couches de son refus de lui administrer les sacrements mais qu’il ne communique avec elle que par l’intermédiaire de Madame de Mouchy qui, le plus souvent, interdit à tout le monde l’accès à la chambre de la Berry en contractions. On imagine mal la duchesse de Berry avouer si brutalement au curé qu’elle a « souvent été foutue » pour l’accabler ensuite du récit véhément de toutes ses turpitudes ! On sait d’ailleurs que la duchesse de Berry faisait étalage de sa religiosité, faisant des retraites régulières au couvent des carmélites du faubourg Saint-Germain, alors même qu’elle se trouve dans un état de grossesse avancée.
L’accouchement de la princesse est tout à fait absent de cette scène où l’altière Altesse fait seulement appel à Languet parce-qu’elle « ne se sent pas bien ». Comment Martial peut-il gommer un épisode si emblématique de la Régence et de la biographie de la duchesse de Berry ? C’est suite à cet accouchement extrêmement laborieux que la princesse perd à la fois sa santé et ce qu’il lui reste d’honneur, ridiculisée par ses couches honteuses.

D’un si grand connaisseur du Palais du Luxembourg j’attendais au moins un minimum de localisation des scènes de sa brève fiction. Où se trouvaient donc les appartements de la duchesse, où se trouvait l’alcôve servant de théâtre à ses ébats avec la valetaille du Palais ?
Où se trouvait la petite chambre dans laquelle, arrivée au terme de sa grossesse, elle s’enferme pour accoucher tranquille le 28 mars 1719 ? Le cycle de Marie de Médicis par Rubens était au coeur des collections d’art du Palais du Luxembourg. Le tsar Pierre le Grand admire cette œuvre de Rubens lorsqu’il visite le palais du Luxembourg le 21 mai 1717 invité par la duchesse de Berry qui se trouve alors enceinte et séjourne alors en son château de La Muette en attendant d’accoucher.

Le surnom de Joufflotte donné à la Berry par les roués était peut-être une astucieuse allusion à la fécondité de la princesse, grande protagoniste des petits soupers et orgies de la Régence. Certes, on sait tant par Saint-Simon que par les chansons satiriques que la jeune veuve se fait à plusieurs reprises engrosser. Mais la « féconde Berry » ne saurait être pour autant « enceinte du matin au soir et de janvier à décembre » ! L’action de cette « pochade » se déroule en 1718-1719 donc alors que la princesse enceinte poursuit sa vie de fêtes et de plaisirs. Martial ne fait pas la moindre mention d’accouchement de la princesse dans son récit, pourtant si elle est enceinte il faut bien que cette grossesse arrive à terme et qu’elle accouche ! Les couches de « Babet », toujours « en cloque », restent hors-texte et ne sont citées qu’en introduction. Seuls les vers satiriques cités par Martial renvoient aux accouchements de la princesse. Toute grossesse a pourtant un début et une fin. Berry se fait-elle avorter ? Accouche tous les 9-10 mois pour retomber aussitôt enceinte ? Berry est jeune, veuve et libre pourquoi la petite-fille de Louis XIV se ferait-elle engrosser sans cesse par ses laquais ? Elle doit pourtant bien savoir pour avoir accouché trois fois du fait de son mari (du moins officiellement) que tout accouchement est périlleux et peut entraîner la mort de l’accouchée. La fièvre puerpérale fait alors des ravages et beaucoup de femmes meurent en couches. Que deviennent les poupons dont accouche la Berry ? Pourquoi son accouchement de 1719 est-il tout à fait absent de cette pochade ?

Notons au passage que les vers satiriques cités par Martial datent en réalité de 1715 à 1719, bref sont inspirés par une succession de scandales causés par la Berry, et en particulier ses accouchements, supposés être clandestins, mais vite connus de tout Paris !

Saint-Simon considérait la Berry comme « un modèle de tous les vices » tout en précisant qu’elle n’était pas avare et avait beaucoup d’esprit. Ici la duchesse n’est qu’une « grosse idiote » qui se pique d’usurper les honneurs royaux et méprise totalement les valets avec lesquels elle s’accouple et qui l’engrossent... L’auteur semble vouloir en faire la figure emblématique de l’arrogance nobiliaire qui mène à la révolution… Bref, une allégorie de la sottise aristocrate ! Les dialogues imaginaires entre la Berry et Voltaire montrent une princesse irascible et tout à fait dénuée d’humour. En fait c’est dès 1716 que Arouet s’en prend à la duchesse de Berry suite à un premier accouchement clandestin de la princesse au Palais du Luxembourg, fin janvier. Arouet est embastillé en mai 1717 après avoir déclaré en présence d’un informateur de police que la Berry s’est retirée au château de La Muette en attente d’un nouvel accouchement. On sait qu’elle assiste à plusieurs reprises aux représentations de l’Oedipe de Voltaire, alors qu’elle se trouve une fois de plus enceinte.

Ce point de vue semble assez proche de celui de la marquise de Créquy qui, après avoir évoqué la scandaleuse « maladie » de la duchesse de Berry au Palais du Luxembourg (elle tait l’accouchement tout comme le fait Martial) présente la Régence comme le « premier coup de cloche » de la révolution !« [...] cette femme d'opprobre et d'anathème [Berry], était la petite-fille et la veuve d'un fils de France ! Il y avait à peine quatre ans que Louis XIV avait cessé de régner ! et c'était une personne royale, une fille de Saint-Louis, à qui le clergé de Paris était obligé de refuser la communion pour les sacrements et les prières, ainsi qu'on aurait pour la Desmarres ou la Camargot ! On a dit avec raison que la Régence avait été le premier coup de cloche de la révolution de quatre-vingt-treize. » voir « Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803 », Vol 1, Paris, Garnier frères, 1842, p.23

Bref, un livre dont le contenu correspond mal à ce qu’on peut attendre d’un livre d’histoire ou même d’une fiction historique satisfaisante à propos de la duchesse de Berry. Des biographies existantes (Barthélémy, Carré, Roujon) sont bien plus informatives et riches en contenus. Un roman du Palais du Luxembourg au temps de la duchesse de Berry et de ses amours est encore à écrire !

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15/01/2023

grosse Babet ?

Le titre donné à cet ouvrage concernant la duchesse de Berry, fille du Régent semble curieux. La "grosse Babet" était un sobriquet donné par les révolutionnaires à la soeur de Louis XVI, Madame Élisabeth, et non à la duchesse de Berry dont les sobriquets dénigrants sont nombreux: Joufflotte, Messaline de Berry, Vénus du Luxembourg, grosse Berry, féconde Berry, sainte Commode, vache aux paniers, la plus grosse des tripières... Dans le corpus de vers satiriques la concernant on ne trouve qu'une seule fois "Babet" et c'est à sa mort.

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