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C'est en septembre 1789 que le mot « gauche » apparaît dans la grande salle des Menus-Plaisirs à Versailles où se réunissent encore les députés de l'Assemblée constituante. À l'occasion du vote sur le veto royal, les adversaires de celui-ci -- tels Robespierre, Barnave, Pétion -- se sont placés à la gauche du président de séance, Clermont-Tonnerre, comme ils avaient déjà commencé à en prendre l'habitude. Depuis cette époque, le mot a désigné ceux qui s'opposent aux réactionnaires, aux...
C'est en septembre 1789 que le mot « gauche » apparaît dans la grande salle des Menus-Plaisirs à Versailles où se réunissent encore les députés de l'Assemblée constituante. À l'occasion du vote sur le veto royal, les adversaires de celui-ci -- tels Robespierre, Barnave, Pétion -- se sont placés à la gauche du président de séance, Clermont-Tonnerre, comme ils avaient déjà commencé à en prendre l'habitude. Depuis cette époque, le mot a désigné ceux qui s'opposent aux réactionnaires, aux conservateurs, aux hommes d'ordre méprisant la liberté et l'égalité, les grands principes de l'émancipation des Hommes. D'abord soucieuse de liberté, une fois cette dernière obtenue, la gauche a ensuite combattu pour l'égalité, sous toutes ses formes (parfois sous la forme caricaturale de l'égalitarisme) : égalité politique (suffrage universel), égalité économique et sociale, égalité des sexes, des races, etc. En vérité, il n'y a plus, depuis longtemps, une gauche mais des gauches : trois gauches issues de trois révolutions successives. 1789 a donné naissance à la gauche républicaine (le radicalisme par exemple), la révolution industrielle à la gauche socialiste (parti de classe), la révolution bolchevique à la gauche communiste. Enfin, à côté ou en marge de ces trois gauches, une quatrième : l'ultragauche (ou gauchisme) issue de la révolte de Mai 68. La pluralité de la gauche et ses contradictions ont amené Raymond Aron à parler du « mythe de la gauche ». Rares ont été, en effet, sous la Ve République, les moments d'unité : le Programme commun en 1972, le gouvernement Mauroy de 1981 à 1984 et la « gauche plurielle » de 1997 à 2002. Bien plus nombreuses et plus longues ont été les périodes de désunion, voire d'hostilité appuyée, entre les différentes composantes de la gauche, tout particulièrement pendant le quinquennat de François Hollande (2012-2017).