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Cela faisait plus d'un mois qu'Isidore Gayraud avait été contraint, par une grande fatigue, d'arrêter la distribution du courrier, et d’envisager de prendre sa retraite. Tout le monde le regrettait, car il rendait service à l'un ou à l'autre, en apportant un paquet, en faisant une commission. Les vieux l'attendaient pour un coup de main, pour un conseil. On l'accueillait toujours avec des paroles de bienvenues, et tout en parlant du temps, des récoltes, ne pouvant pas refuser, il buvait un ou deux verres. Bien souvent,
son vélo zigzaguait sur le chemin du retour.
Un drôle de personnage notre facteur ; la casquette sur le côté, un mégot de maïs éteint au coin des lèvres, et le corps penché par le poids de sa sacoche pleine de lettres. Quand Isidore avait trop bu, il bégayait, mais cela ne l'empêchait pas d'être très volubile. Et les dernières tournées, où il fit ses adieux, furent mémorables. C'est certainement un peu pour cela qu'aujourd'hui, son palpitant bégayait également.