Osadtchy Pierre

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  • Pierre Osadtchy
  • Auteur Bookelis depuis avril 2017
  • Nombre de publications : 1
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Biographie

De par ma mère je suis d’une famille de réfugiés basques espagnols. J’ai été conduit pour la première fois en montagne à cinq ans par ma grande tante et mon grand oncle : au départ de Saint Sébastien, nous avons pris el Topo à la gare de Amara, sommes descendus en pleine montagne et avons gagné le sommet du Jaizkibel où nous avons mangé la tortilla de patatas et des petits gâteaux de riz frits en contemplant l’océan. Par la suite, j’ai passé tous les étés de mon enfance à Lafrey (en Isère) où j’ai été initié à la randonnée en montagne et aux bivouacs à la dure.
J’ai vécu à Paris où j'ai fait des études de mathématiques, au Maroc, en Nouvelle Calédonie, et je suis aujourd'hui à Nantes. Depuis le Jaizkibel, j'ai beaucoup marché. Dans les Alpes, dans le Haut Atlas. Mais surtout dans les Pyrénées, dont je suis devenu un amoureux inconditionnel. J’ai commencé par fréquenter le secteur de Gavarnie, puis j’ai lentement élargi mon périmètre au Néouvielle, au Luchonnais, au Béarn et à l’Ariège avant de franchir pour de bon la frontière et d’aller explorer le versant espagnol : rien que de très classique. Je ne suis pas alpiniste, mais très occasionnellement il m’est arrivé de me laisser entraîner dans une course un peu plus technique que celles que j’ai l’habitude de faire, qui ressortent plutôt des sentiers de grande randonnée tels que le GR11 ou des voies normales qui mènent à des sommets tels que La Munia, bref de la rando alpine, voire aussi bien de la ballade.
J’ai beaucoup marché, et j’ai beaucoup lu. La littérature a toujours occupé une place centrale dans ma vie. Le naturel avec lequel Nicolas Gogol introduit le fantastique dans ses récits, la poésie irrésistible de Richard Brautigan, la sensualité de Radiguet et le trouble né des narrations de Marguerite Duras, les cerisiers de Yasunari Kawabata dont je sens encore la beauté et les parfums en moi, les mystères stambouliotes d’Orhan Pamuk, la beauté profonde des textes de Saint Exupéry, la rage de vivre extraordinaire de Joe Simpson ou celle des cheminots des Bouts de bois de Dieu, de Sembène Ousmane… Un moyen extraordinaire de partager avec les autres ce qui vous porte.




C’est ce besoin de partage qui est à l’origine de La dernière voie de Nimbus. Voilà longtemps que mûrissait en moi le projet d’offrir à ceux, nombreux que j’ai amené sur les sentiers magiques des Pyrénées, à ceux que j’y ai croisé aussi - et que de riches et belles rencontres ! un livre où j’exprimerais tout ce que la fréquentation de cette belle chaîne m’a apporté. Ce roman est issu de cette nécessité : son écriture n’a pas représenté pour moi un passe-temps, n’est pas l’aboutissement d’une enquête sur le milieu montagnard, ni une idée originale que j’aurais d’abord planifiée puis documentée et enfin développée, comme savent le faire quelques bons écrivains. Au début, il y avait juste en moi cette idée que je trouve vraiment belle de réaliser un exploit en le dédiant à quelqu’un qui n’est plus en mesure de le faire. Je me refuse absolument à approfondir ce qu’il peut y avoir derrière ça : je le prends, et je vois ce que je peux accomplir avec. Je suis donc parti avec seulement Cirrus et Nimbus, puis c’est l’écriture qui a pris les rênes de ce que j’écrivais, et qui m’a emporté. L’un des personnages, Alicia, entend son oncle lui dire, devant la voûte céleste :

« C’est impossible qu’il n’y ait pas quelque chose pour toi là-dedans. C’est pour ça que tu dois vivre. Ta vie sera ce qu’elle sera, mais retiens bien une chose : ce qui te trouvera sera peut-être plus important que ce que tu chercheras. »

Et j’ai écrit, et à ma stupéfaction ont émergé d’entre les lignes les personnages de Vanille, de Nada et d’Alicia, mais aussi le chat du physicien Schrödinger et l’écrivain basque espagnol Miguel de Unamuno. Et ils me sont devenus très importants !

Maintenant que le livre est achevé, je le vois comme une randonnée que j’aurais entreprise au petit bonheur, en marchant bien sûr dans une certaine direction, par exemple celle où se lève chaque soir Vénus, mais en me laissant guider par ce que je rencontrais, à la façon dont Cirrus découvre son lac, avec son île et sur l’île son pin. Une randonnée qui participe au sens de ma vie.

Je ne vois vraiment pas ce que je pourrais dire d’autre à son lecteur de l’auteur de la dernière voie de Nimbus.