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Je suis né à Paris, espace probablement trop restreint. Ça bouillonnait déjà. Pour laisser exploser toute cette énergie, j’ai parcouru le monde. Marin, chasseur de serpents, plongeur, j’ai vécu à toute berzingue aux quatre coins de la planète. Afrique, Amérique, Asie, là où me menaient mes pas avec toujours dans mon sac un livre trouvé ou échangé, « l’idiot » en Colombie, « Cent ans de solitude » en Martinique, Hermann Hess et Rezvani partout, « la nuit des cités écarlates » comme une piqûre de rappel, et puis les autres, tous les autres. Izzo, Boyle, Saint-John Perse, Conrad, London évidemment, la liste est infinie et ne veut rien dire en soi sinon cette soif de lecture jamais étanchée.
Je veux écrire tout ça, ce monde si intense, ces gens, ces histoires si particulières. Alors, je m’y mets. Comme on gribouille un dessin, pour se rappeler un moment magique, donner des nouvelles ou tout simplement parce que les mots sonnent bien mieux sur le pont d’un navire au Gabon. Et puis, l’écriture se libère. Récits de voyages, poèmes et nouvelles. Versification charmante pour plaire aux filles.
Aujourd’hui, je donne des cours de français aux migrants en Lozère. C'est bien aussi, ça a du sens. J’anime également des ateliers d’écriture. Et puis je continue à écrire. La nuit surtout.