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« Traduit en 15 langues » ! Quel auteur n'a jamais rêvé de cette phrase ? Explications sur les rouages du système.
En autoédition il est très difficile de vendre des droits de traduction. Il n'existe pas encore de réseau structuré ouvert aux auteurs indépendants. Des initiatives ont été lancées aux USA, par exemple Babelcube, fondée sur un partage des recettes entre l'auteur et le traducteur. Toutefois ce modèle n'a pas fait ses preuves à ce jour. Le problème réside essentiellement dans la promotion dans le pays étranger. Traduire son livre est une chose, le vendre dans un autre pays... en est une autre. C'est pourquoi le marché des droits étrangers (traductions) est dominé par les éditeurs qui se vendent les droits entre professionnels qui disposent de réseaux de ventes établis. Il est certain que cela évoluera, reste à trouver un modèle économique viable pour l'autoédition, qui offrira à l'auteur et au traducteur un minimum de garanties.
La plupart du temps un livre est repéré du fait de son succès dans son pays d'origine. Si votre ouvrage atteint les 50 000 exemplaires vendus en France, vous n'aurez a priori pas besoin de beaucoup d'efforts pour vendre les droits de traduction !
Il faut tout de même nuancer, car un livre peut faire un succès dans son pays d'origine mais être inadapté à une autre culture ou un autre contexte, notamment s'il traite d'un sujet qui ne concerne que le pays d'origine (livre politique ; biographie d'une célébrité nationale peu connue à l'étranger ; livre de cuisine régionale...). Il arrive couramment qu'un best-seller n'ait pas de succès particulier une fois traduit et publié ailleurs.
Si votre livre est retenu par un éditeur étranger, disons anglais pour l'exemple, il vous proposera un contrat de traduction.
Ce contrat prévoit que vous lui cédez à titre exclusif les droits de votre œuvre dans la langue anglaise. Il pourra vendre la traduction de votre livre en Anglais partout dans le monde (les ventes de droits étrangers se font en général par langue, rarement par pays).
Vous pourrez négocier certains points du contrat, par exemple votre rémunération ou encore les différentes formes d'exploitation que vous lui cédez. Vous aurez un droit de regard sur le texte traduit et pourrez critiquer la traduction si vous estimez qu'elle ne respecte pas l'esprit de votre œuvre. Lorsque le livre sera imprimé, vous en recevrez quelques exemplaires justificatifs.
En pratique, si votre livre est retenu par un éditeur anglais, vous commencerez par vous pincer pour vérifier que vous ne rêvez pas. Puis vous grimperez directement sur un petit nuage rose, imaginant déjà les interviews dans la langue de Shakespeare, vous demandant comment un auteur français sera accueilli dans le beau royaume du Prince Charles. Vous vous découvrirez subitement un intérêt passionné pour la culture anglaise, à laquelle on n'accorde décidément pas assez d'attention...
L'éditeur vous enverra un contrat qui vous paraîtra parfait et que vous ne discuterez pas, de peur qu'il ne change d'avis.
Lorsque vous recevrez le premier jet de la traduction de votre livre, à moins de parler parfaitement la langue vous serez bien en peine de jauger la qualité de la traduction et l'accepterez en l'état, posant tout de même une question ou deux histoire de montrer que vous êtes dans le coup.
Lorsque vous recevrez quelques exemplaires de votre livre en Anglais, il vous semblera très réussi et vous le disposerez précieusement sur votre plus belle étagère.
Bien entendu, nous vous souhaitons de connaître un jour ces moments exaltants !
Les éditeurs disposent d'un réseau qui leur propose régulièrement des livres à traduire. Ce réseau est constitué principalement :
Le saviez-vous ?
Trois moyens principaux s'offrent à vous :
Préparez un petit dossier de présentation avec :
Le tout doit être rédigé dans la langue de l'éditeur visé, où à défaut en Anglais.
Ne reste plus qu'à attendre. Vous pouvez faire une relance écrite ou téléphonique après quelques semaines si vous n'avez pas de réponse. Rien n'oblige l'éditeur à vous réexpédier votre livre, il est préférable de le considérer comme perdu.
Les chances de succès de cette démarche sont très minces, mais de même qu'au loto, 100 % des gagnants ont tenté leur chance !
A éviter
Vos chances de succès sont un peu plus importantes, tout en restant faibles. Comme les éditeurs, les agents sont très sollicités. Ils sélectionnent les livres qu'ils estiment pouvoir vendre ensuite aux éditeurs.
Pour contacter un agent, procédez comme pour un éditeur (voir ci-dessus).
L'autoédition n'a pas de frontière, vous pouvez autoéditer votre livre à l'étranger. Il faut d'abord le faire traduire. Si vous ne connaissez pas de traducteur, contactez le syndicat français des traducteurs (http://www.sft.fr). Vous pouvez également faire des recherches sur internet dans le pays visé, si vous lisez dans la langue. Consultez en priorité les sites et forums sur l'autoédition. Vous pouvez aussi chercher directement un traducteur qui a un site internet.
Attention, la traduction n'est pas le plus compliqué. Si vous êtes prêt à payer, vous trouverez toujours quelqu'un pour la faire. La vraie question est celle de la promotion. Qui va s'en occuper et comment ? Faire traduire puis publier via une plateforme d'autoédition est facile. Vendre est plus compliqué !
En la matière, il n'existe pas de solution sur mesure actuellement pour les auteurs indés.
Pourquoi pas proposer au traducteur un partage des recettes ? il s'engage à faire de la promotion dans son pays et en échange vous lui versez une commission sur les ventes. Ce type d'accord existe notamment dans les pays anglo-saxons et tend à se développer.
Si le traducteur ne peut ou ne veut pas, vous pouvez prendre contact avec des auteurs indépendants du pays visé, et leur proposer un accord du même type, basé sur un partage des recettes.
Vous pouvez aussi utiliser les services d'une agence de marketing, si vous disposez d'un budget adapté.