Écrire une biographie est souvent un projet intime, parfois urgent, presque toujours chargé d’émotion. Beaucoup d’auteurs se lancent avec une histoire forte à raconter, mais sans toujours se poser une question pourtant essentielle : quelle forme donner à ce récit de vie ?

Biographie, autobiographie, récit de vie… ces termes sont souvent utilisés indifféremment, alors qu’ils renvoient à des réalités éditoriales distinctes.

Avant même de commencer à écrire, prendre le temps de clarifier ce point permet d’éviter bien des hésitations par la suite, tant sur le plan de l’écriture que de la publication.

Biographie : raconter la vie d’un autre

La biographie consiste à raconter la vie d’une personne en adoptant un regard extérieur. L’auteur écrit à la troisième personne et s’appuie sur des faits, des témoignages, des documents, parfois des archives.

C’est une forme qui demande une vraie rigueur : il ne s’agit pas seulement de raconter, mais aussi de ordonner, contextualiser et transmettre une trajectoire de vie de façon lisible pour le lecteur.

Dans le cadre de l’autoédition, la biographie concerne souvent un proche, une personnalité locale, un fondateur d’entreprise, un parent ou un grand-parent. Elle peut avoir une vocation familiale, mémorielle ou patrimoniale, mais elle engage malgré tout la responsabilité de l’auteur, notamment sur le respect de la vie privée et la fidélité des faits.

Autobiographie : écrire sa propre histoire

L’autobiographie repose sur un principe simple : l’auteur et le narrateur ne font qu’un. Le récit est écrit à la première personne, avec une implication émotionnelle forte.

C’est une forme très répandue en autoédition, car elle permet une grande liberté de ton et une écriture plus directe.

Pour autant, autobiographie ne signifie pas “tout dire”. L’auteur doit faire des choix, sélectionne des épisodes, construit un récit cohérent. Le travail éditorial est donc essentiel pour éviter l’effet “journal personnel” et proposer un texte structuré, compréhensible et agréable à lire pour un tiers.

Récit de vie : une forme plus libre

Entre biographie et autobiographie, le récit de vie occupe une place à part. Il ne cherche pas nécessairement l’exhaustivité ni la chronologie parfaite.

L’objectif est souvent de transmettre une expérience, un parcours, un témoignage fort, parfois centré sur une période précise : une épreuve, un engagement, une reconstruction.

Cette forme est particulièrement adaptée aux projets qui mêlent mémoire, réflexion personnelle et transmission, et elle est très appréciée des auteurs qui souhaitent raconter sans se sentir enfermés dans un cadre trop strict.

Pourquoi ce choix est déterminant pour la suite

Définir clairement la nature de son projet a des conséquences très concrètes. ok je Cela influence le ton du texte, le choix du narrateur, la structure des chapitres, mais aussi la manière dont le livre sera présenté au lecteur, résumé, catégorisé et diffusé.

C’est également un point clé au moment de la publication en autoédition : la forme choisie conditionne les mentions légales, la présentation de l’auteur, la couverture, et parfois même le public visé. Un récit de vie destiné à la famille ne se diffuse pas de la même manière qu’une autobiographie pensée pour un lectorat plus large.

Avant d’écrire la première ligne, il est donc essentiel de se poser cette question fondatrice. Elle servira de fil conducteur pour tout le reste du projet.

Dans le prochain article, nous aborderons un point tout aussi important : le cadre légal et les précautions à connaître lorsqu’on écrit une biographie ou un récit de vie, afin d’éviter toute mauvaise surprise au moment de publier.