Écrire une biographie : cadre légal, droits et précautions
Écrire une biographie ou un récit de vie ne consiste pas uniquement à raconter une histoire. Dès lors que l’on évoque des faits réels, des personnes identifiables et des événements précis, l’auteur entre dans un cadre légal qu’il est important de connaître, en particulier en autoédition.
Contrairement à l’édition traditionnelle, l’auteur autoédité est pleinement responsable de son contenu. Il est donc essentiel d’anticiper ces questions avant la publication, afin d’éviter toute difficulté ultérieure.
Biographie et respect de la vie privée
Lorsqu’une biographie concerne une personne réelle, vivante ou récemment décédée, le respect de la vie privée est un principe fondamental. Même avec les meilleures intentions, révéler certains éléments personnels peut poser problème si la personne concernée ou ses proches n’y ont pas consenti.
Dans la pratique, il est vivement recommandé d’obtenir un accord écrit de la personne biographiée lorsque celle-ci est vivante. Cet accord permet de clarifier le cadre du projet et de sécuriser l’auteur, notamment en cas de diffusion publique du livre.
Lorsque la personne est décédée, la situation peut sembler plus simple, mais elle ne l’est pas toujours. Les ayants droit peuvent s’estimer lésés si certains passages portent atteinte à la mémoire, à l’honneur ou à l’intimité du défunt. Là encore, la prudence est de mise.
Diffamation et exactitude des faits
Une biographie repose sur des faits. Mais tous les faits ne sont pas neutres. Accusations, conflits familiaux, comportements répréhensibles ou zones d’ombre doivent être abordés avec beaucoup de rigueur.
En autoédition, il est essentiel de s’appuyer sur des éléments vérifiables, des témoignages recoupés ou des documents fiables. Une affirmation présentée comme un fait, si elle est contestable ou non prouvée, peut exposer l’auteur à des risques juridiques.
Lorsque le doute existe, une formulation prudente et contextualisée est toujours préférable à une affirmation catégorique.
Cas particuliers : autobiographie et récit de vie
L’autobiographie offre davantage de liberté, puisque l’auteur parle de lui-même. Pour autant, elle n’exonère pas de toute responsabilité. Dès lors que d’autres personnes sont évoquées de manière identifiable, les mêmes règles s’appliquent.
Le récit de vie, souvent plus subjectif et centré sur le ressenti, permet une plus grande souplesse narrative. Il n’empêche pas la vigilance, mais il offre un cadre plus adapté lorsque l’objectif est de témoigner plutôt que d’établir une vérité factuelle exhaustive.
Quelles mentions intégrer dans une biographie ou une autobiographie ?
Au moment de publier une biographie, une autobiographie ou un récit de vie, certaines mentions explicatives permettent de clarifier la nature de l’ouvrage et de limiter les risques de mauvaise interprétation. Elles sont généralement placées en page de mentions légales ou en avant-propos.
Il n’existe pas de formule unique obligatoire, mais plusieurs formulations couramment utilisées selon le type de projet.
Lorsque le récit repose sur des faits réels fidèlement rapportés, sans modification des noms ou des situations, il est possible de le préciser clairement. Cette transparence renforce la crédibilité de l’ouvrage, mais engage aussi davantage la responsabilité de l’auteur sur l’exactitude des faits.
À l’inverse, lorsque certains éléments ont été adaptés, simplifiés ou transformés, il est recommandé de l’indiquer explicitement. C’est notamment le cas lorsque des noms ont été modifiés, que des événements ont été condensés ou que des dialogues ont été reconstruits pour les besoins du récit.
Dans ce contexte, on trouve souvent des mentions du type : « Cet ouvrage est inspiré de faits réels. Certains noms, lieux ou situations ont été modifiés afin de préserver l’anonymat des personnes concernées. »
Pour les récits plus sensibles, notamment lorsqu’ils évoquent des situations familiales, professionnelles ou personnelles complexes, cette précision est particulièrement utile. Elle permet de poser un cadre clair entre témoignage et interprétation.
Dans une autobiographie ou un récit de vie assumé comme subjectif, il est également possible de rappeler que le texte reflète le ressenti et le point de vue de l’auteur, sans prétendre à une vérité universelle. Cette mention aide le lecteur à comprendre la démarche et protège l’auteur en cas de désaccord sur certains faits.
Par exemple : « Ce récit relate des événements vécus et perçus par l’auteur. Il s’agit d’un témoignage personnel. »
Enfin, lorsque l’ouvrage se rapproche d’une biographie romancée, il est indispensable de le signaler clairement, afin d’éviter toute confusion avec un travail historique ou journalistique.
Ces mentions ne remplacent pas la prudence dans l’écriture, mais elles constituent une bonne pratique éditoriale, largement utilisée en édition traditionnelle comme en autoédition.
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