LE JOURNAL D'UNE FAN AMOUREUSE

Ça ne peut être que lui, se dit Ana en écrivant un article sur son blog, installée à son bureau dans la chambre à coucher, face à son écran d'ordinateur portable allumé devant ses yeux verts. Je tente en-fin une approche corporelle ; je zigzague longtemps devant ma cible pour m'en approcher tel un serpent libéré d'un zoo, rampant sur la place des Héros d'Arras. Il fronce les sourcils en me voyant. Il doit me prendre pour une folle, c'est une certitude. Enfin bref, ne pense à rien, a rien d'autre que lui : l'amour de ma vie ! C'est sûr qu'il va me prendre pour une folle avec mes hésitations, je vais l'exaspérer. Bon, je me lance, pu-blia Ana sur son blog : LE JOURNAL D'UNE FAN AMOUREUSE. Ana referme la fenêtre de son blog avant de refermer son ordina-teur portable à la pomme. Elle saisit son sac à main posé sur son bureau et se lève pour aller à son rendez-vous.15 h 30 le samedi 20 juin 2020, le carillon du beffroi d'Arras sonne. Ne pense à rien, tout va bien se passer, se rassure Ana en marchant dans la rue des Balances. Si je pouvais me cacher dans un trou de souris, je l'aurai fait ! --Bonjour, monsieur Henri, je suis une très grande fan de tout ce que vous avez fait, j'ai lu tous vos livres, et j'ai tout particulièrement adoré celui que vous venez de publier, confia la journaliste indécise. --Bonjour, mademoiselle ! Je suis très touché par ce que vous venez de me dire. Comment vous appe-lez-vous ? demande le jeune ro-mancier en buvant son café à la terrasse de L'instan't Arras. Vous voulez boire un café ? As-seyez-vous ! --Oui ! Je m'appelle Ana et je veux bien boire un café, répond la jeune Ana en s'attablant face à son idole. --Mettez-nous un café de plus, s'il vous plaît, monsieur ! --Oui ! Je vous apporte ça, tout de suite ! Ana sort un carnet de notes rigide et un crayon de bois de son sac à main. --J'aimerais vous poser quelques questions à propos de votre roman d'amour pour adultes. Si vous avez quelques petites minutes à m'accorder. --Oui ! Vous êtes journaliste ? demande Arnaud. --Vous savez lire dans mes pen-sées, je suis journaliste à L'Avenir de l'Artois et à côté j'écris un journal intime : Le journal d'une fan amoureuse. --Le café, s'il vous plaît, made-moiselle ! --Je vous remercie ! Combien de temps par jour consacrez-vous à l'écriture ? --Écoutez, cinq, six heures. Je vous ai vu tituber toute à l'heure. --Oui, enfin, c'est-à-dire que je suis de nature assez réservée. --Vous me touchez, dit Arnaud en posant sa main sur la main d'ana, gênée, elle la retire. -- Excusez-moi, je suis confus. Très maladroit en amour. Ana vit en colocation avec sa meilleure amie Charlotte, 30 ans comme elle, au-dessus du Furet du Nord rue Gambetta à Arras. Le soir venu chez Ana. --Il a lu dans mes pensées comme dans un livre ouvert, affirme Ana rentrée chez elle en posant un plat de ratatouille sur la table dressée pour deux personnes et Jojo le poisson rouge tourne dans son bocal posé sur une commode en bois de pin massif. C'était très pénétrant, la manière dont il m'a pris la main en me disant..., assure-t-elle. --Il est super sexy ! envie sa meil-leure amie Charlotte en regardant le profil d'Arnaud Henri sur le site internet de sa maison d'édition indépendante: Les éditions du Soleil. Son ordinateur portable est posé sur la table.