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Longtemps j'ai prêché dans le désert ce que mes maîtres en pensée m'avaient appris. Le phénomène nommé "vie" ne sait s'accommoder d'exigences indéfiniment croissantes.
J'en arrivais à détester ma propre espèce, devenue insatiable, jamais satisfaite, quoi. C'était pénible et ridicule.
L'humaine lignée se maintint deux millions d'années au bas mot avec quoi ? deux guibolles, des bouts de bois et des caillasses, justement parce que l'humain peut être un primate pas si antipathique et tendant culturellement à se méfier de son potentiel de nocivité, et même à s'en sentir coupable. Sentiment névrotique, mais viable (si associé à une tournure d'esprit(1) adaptée, sinon on se retrouve avec un petit balai à fourmis, pour être sûr de ne marcher sur aucune).
Une parenthèse de déculpabilisation pathologique couramment nommée "société de consommation" laisse entrevoir sa fermeture inéluctable. Ressurgissent de familières névroses. Tant qu'à être névrosés, autant en faire quelque chose, comme écrire des trucs, par exemple.
(1) une tournure d'esprit qui (contrairement au sarcasme) ne dénigre pas compulsivement les bons sentiments, mais les relativise logiquement ; une tournure d'esprit qui permet, non de prendre de la distance avec le réel, mais d'éprouver le réel sans pour autant souffrir le martyr ; une tournure d'esprit que les anglophones croient désigner d'un simple mot.